mercredi 30 juillet 2014

LE BARON FAIN

« Mémoires » du baron Fain

Adieux de Napoléon à la Garde impériale à Fontainebleau – par Montfort (le baron Fain est cette personne portant des lunettes, un peu en retrait derrière l'Empereur).

« Mémoires » du baron Fain



À propos de l’auteur

Né en 1778, le baron Fain fut, à partir de 1806, le secrétaire-archiviste de Napoléon. Il accompagnera l’Empereur dans son travail quotidien et dans tous ses déplacements. Silencieux et méthodique, Fain n’a pas perdu une miette de son expérience aux côtés du grand Napoléon. Issu d’un milieu modeste, il est fait baron de l’Empire en 1809, puis deviendra même le secrétaire particulier de l’Empereur en 1811. Il ne le quittera pas jusqu’à l’abdication de Fontainebleau puis la défaite de Waterloo.
Il servira ensuite Louis-Philippe Ier avant de rédiger ses mémoires, d’un grand intérêt pour les historiens. Il décédera en 1837.

Présentation du livre et appréciations

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Avec le fidèle baron Fain, nous plongeons au cœur des journées de travail de Napoléon. De la chambre à coucher au cabinet, du déjeuner au cabinet extérieur, du Conseil d’État au Conseil d’administration, Fain nous livre tous les rouages de la mécanique impériale aux Tuileries. Il nous montre un Napoléon passionné et travailleur, prenant peu de repos et tentant de vivre dans le paradoxe opposant la nécessite de son système avec sa répugnance pour la routine.
Loin des clichés le dépeignant en tyran ou en despote totalitaire, on découvre un Napoléon à l’écoute de tous, n’hésitant pas à se plier à l’avis général contre son gré. Écoutons-le plutôt, sous la plume de Fain, s’incliner devant le Conseil d’État : «  Messieurs, on prononce ici par la majorité ; je demeure seul ; mais je vous déclare que, dans ma conscience, je ne cède qu’aux formes. Vous m’avez réduit au silence et nullement convaincu. »
Après nous avoir montré en détail tout le fonctionnement de l’État, ainsi que les personnes qui le composent, Fain nous entraîne également dans les voyages de l’Empereur et dans ses campagnes militaires. En conclusion, il nous dresse un portrait du caractère de celui-ci dans l’intimité. Une fois de plus, les clichés en prennent pour leur compte. D’une extrême galanterie et d’une réserve méconnue envers les femmes, Napoléon était également très loin du tyran que l’on veut parfois présenter. Jamais n’a-t-il piqué une colère injustifiée sans s’attacher à réparer cet excès, d’une manière ou d’une autre.

Aussi était-il d’une grande générosité envers les nécessiteux de tout rang social qu’il rencontrait, et attachait une importance hors du commun au suivi des blessés de guerre. Il est à préciser que ces nombreux élans de générosité se faisaient tous sur sa caissette personnelle.
Il serait vain ici de poursuivre dans les anecdotes tant celles-ci sont nombreuses. Ainsi pouvons-vous simplement conclure cette mise en bouche en donnant la parole à Fain lui-même :
« Ce qu’on appelle vices, Napoléon n’en avait aucun. (…) Il a fait des fautes, sans doute ! Il faut bien qu’il en ait commis puisqu’il a succombé ; mais quelque dissection qu’on lui fasse subir, la curiosité du scalpel ira se perdre dans le nombre d’ennemis qui l’a accablé et dans les affections qui l’ont trahi ! Qu’importe au surplus que les astronomes découvrent des taches dans le soleil ?
Les peuples n’en verront toujours que l’éclat. Napoléon était assez grand pour avoir des faiblesses. »
FAIN Agathon-Jean-François, Mémoires, Arléa poche, Paris, mars 2014, 256 p.

(lebreviairedesptriotes.fr)
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